collaborative art




︎_51_2022-2023

  1. _51_Editorial object
  2. _51_Performance 


GHOSTMARKETS — 2019-2022


HYPHEN#1 — 2021


HOW TO ORDER ONLINE —
2017-2021

  1. HTOO#1 Video installation

  2. HTOO#2 Performance


ANIMACIES — 2017-2021

TELEGRAPH[S] — 2017-2018
        1. Mixed-media installation
        2. Technical lexicon

WAITING FOR THE BARBARIANS —
2015-2016

  1. WFTB#1 Visual installation

  2. WFTB#2 Sound devices

Mark

︎ Hyphen#1 _Mixed-media installation




︎ [English below]

Mixed-media installation - text and photographs printed on metal : collaborative project led in Fleury-Mérogis women prison

With : Farah, Mimi, S.B., Gitane, Lola, Mamie Sexy, Anne Vanderstein, Kitty, Bénédicte Ledru, Hélène Périvier, Kevin Brophy ; graphic design by Gaëlle Renaudin


   Au sein de la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, les détenues se voient proposer de travailler pour des entreprises textiles de luxe : pour un salaire minime, elles cousent des paillettes sur des sous-vêtements. Les travailleuses de ces ateliers ont ainsi mis en place un réseau souterrain d’échange basé sur ces boîtes de paillettes, qu’elles subtilisent et réutilisent ensuite en commun, pour réparer leurs propres vêtements usagés. Alors qu’elle découvre ces circuits clandestins, Julie Ramage propose de réunir un groupe de travail composé de femmes détenues, d’artistes et de chercheuses afin de questionner ensemble les dynamiques croisées d’oppression pesant sur les corps des femmes.

    A l’intérieur des murs, les participantes refusent la captation des images et des sons, privilégiant la création d’un espace intime d’échanges. Progressivement, les connexions se créent entre les collaboratrices : des objets textiles sont créés et activés à l’intérieur des murs ; les femmes échangent des secrets de chagrin et de violence, des aiguilles, des amulettes faites de petits morceaux de tissu, des cadeaux destinés à leurs enfants qui grandissent à l’extérieur. La production de ces objets, les transactions symboliques conclues entre les collaboratrices portent bien plus que leur valeur économique : elles témoignent de contextes culturels et familiaux, véhiculent des connotations de vie et de mort. Par souci de pudeur et de respect, Julie Ramage n’en photographie que les traces, qu’elle collecte à chaque fin d’atelier : celles-ci dessinent une carte des corps féminins dans les économies capitalistes, et suggèrent des interstices pour la résistance.

    Cette série photographique a été présentée sous forme de conférence-performance à Bétonsalon-centre d’art et de recherche, et comme installation texte-image à la Cité internationale des arts, dans le cadre de l’exposition collective Europa Enterprise. Les récits collectés sur le terrain sont ainsi réactivés à chaque présentation sous forme orale ou écrite.  

Design graphique : Gaëlle Renaudin




︎ [English version] ︎

    At the Fleury-Mérogis women's prison, inmates are offered to work for luxury textile companies: for minimum wage, they sew sequins on underwear. The participants in the workshops have set up an underground exchange network based on these boxes of sequins, which they steal and then reuse together to repair their own worn-out clothes. When she discovered these clandestine networks, Julie Ramage proposed to gather a working group comprising women prisoners, artists, and researchers in order to explore the interwoven dynamics of oppression on women's bodies.
         
    Inside the prison walls, instead of recording images and sounds, the participants favored the creation of an intimate discussion space, which allowed them to make meaningful connections. Textile artifacts were created and used inside the walls; women swapped secrets of sorrow and violence, needles, amulets made of small pieces of fabric as gifts for their children, who grow up outside prison. In the production of these objects, the symbolic transactions concluded between the collaborators carry much more than their economic value: they testify to cultural and family contexts while conveying life-and-death connotations. For the sake of modesty and out of respect for the inmates, Julie Ramage photographed only the traces collected at the end of each workshop to create a map of women’s bodies in capitalist economies and show their strategies of resistance.


︎TEXTS : [EN]



    This photographic series was presented as a lecture-performance at Bétonsalon-Art and Research Center, and as an image-text installation at the Cité Internationale des Arts, in Paris, as part of the “Europa Enterprise” group exhibition. The stories collected in the field are revived at each presentation in oral or written form.


Graphic design : Gaëlle Renaudin




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