︎ T[s]_Mixed-media installation
︎ [English below]



Visual and sound installation, origamis, steel, immersive sonic environment, 5 graphite drawings on paper, variable dimensions : collaborative work created with Marina Ledrein, Alex Augier and Bakos, Mamadou D., Coach 13, Kevin DUSSIEL, Chahir AMIRI, Chikita, Andura M.T , Elionor DESIRE, Mohamed OUCHENE, M.H., Jocelyne DANIEL, Nikki Momoh, Selina, Iron Man, Patrick NDENGOUE, Dame M’BAYE, Lily, Sky94,
DM., Michel-Michel-Michel, Jérémy BELIN
Telegraphs est né d’un projet de recherche-création collaboratif mené à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis en 2017-2018, en partenariat avec le CENTQUATRE. Pour le mener à bien, Julie Ramage et Marina Ledrein s’associent à deux groupes d’hommes détenus qui acceptent de collaborer avec elles sur une période de huit mois. Ensemble, ils·elles explorent le fonctionnement architectural de l’espace carcéral, dans ses dimensions sonore, visuelle, historique et politique. A la proposition initiale - la circulation de la rumeur en détention - le groupe répond par une contre-offre : explorer le fonctionnement sonore de la prison et les artefacts fabriqués au quotidien pour communiquer. Il prend ainsi son autonomie dans le cadre d’une recherche de terrain pensée sur le long terme.
L’espace carcéral fonctionne comme une caisse de résonance : lors de conversations fenêtres, les personnes détenues utilisent le cri pour communiquer. Ces conversations publiques ont leur pendant privé : les fax, messages écrits soigneusement pliés, transmis de fenêtre en fenêtre, lus et immédiatement jetés, qui permettent un échange plus intime, à condition de n’être pas interceptés. Les fax font silencieusement circuler l’information sur cet intranet mécanique que constitue le réseau des yo-yos, outils de fortune construits pour transmettre les missives de cellule en cellule.
La technique de l’origami, dont les plis dissimulent ou transmettent des messages secrets, permet l’invention de nouveaux fax basés non sur l’écriture mais sur l’élaboration d’un système de codage au sein duquel les pliages, leurs répétitions, leurs intervalles, leurs écarts, remplacent les mots. L’environnement musical, conçu par Alex Augier, permet l’immersion dans un espace au sein duquel la voix fusionne avec les caractéristiques sonores de l’architecture physique de la prison, retranscrivant l’architecture immatérielle de l’information.
Ce travail a été présenté sous forme d’installation à SIANA-Evry, dans le cadre de la Biennale NEMO 2017-2018, et sous forme de conférence-performance à la Cité internationale des arts, lors de l’événement Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être, co-organisé en 2018 par Bétonsalon - centre d’art et de recherche et la Fondation Daniel et Nina Carasso, en partenariat avec la Chaire “arts & sciences”.

︎ [English version]︎
Telegraphs was born from a collaborative research-creation project carried out at the Fleury-Mérogis prison in 2017–2018 in partnership with the CENTQUATRE. To complete it successfully, Julie Ramage and Marina Ledrein joined forces with two groups of men inmates who agreed to collaborate with them over an eight-month period. Together they explored the architectural functioning of the prison space, in its sound, visual, historical, and political dimensions. To the initial proposal–rumor spreading in a detention facility–the group responded with a counteroffer, namely, to explore the sound environment of the prison and the artifacts made daily to communicate with one another. The project’s self-reliance comes from a long-term field research.
The prison space functions as a sound box: during their “window conversations,” detainees use shouting to communicate with each other. These public conversations have their own private counterpart: faxes, that is, carefully folded written notes passed on from window to window, read and discarded immediately, which allow for a more intimate exchange, provided they are not intercepted. Faxes silently disseminate information on the mechanical intranet that is the network of yo-yos, makeshift tools built to pass on letters from cell to cell.
The technique of origami, whose folds conceal or pass on secret messages, paved the way for new faxes based not on writing but on the development of a coding system in which folds, with their repetitions, intervals, and gaps, replace words. The sound environment created by Alex Augier provides an immersive experience where voices merge with the sound features of the physical architecture of the prison by conveying the immaterial architecture of information.
This work was presented as an installation at SIANA-Évry, as part of the 2017–2018 NEMO Biennial, and as a lecture-performance at the Cité Internationale des Arts, in Paris, during the “Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être” (We are not the number we think we are) event, which was co-hosted in 2018 by Bétonsalon-Art and Research Center and the Daniel and Nina Carasso Foundation in partnership with the Chair in “arts & sciences.”
